Vous avez déjà peint une aquarelle en vous demandant pourquoi vos couleurs semblent ternes, fades ou boueuses ? Pourtant, elles étaient si belles sur votre palette !
Ce sentiment de frustration, je l’ai vécu aussi. On commence avec des teintes lumineuses, vibrantes, et au fur et à mesure, elles deviennent ternes, sans éclat. Pourquoi ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit pas d’un manque de talent ou d’inspiration, mais souvent de quelques erreurs techniques qui font toute la différence.
Une fois qu’on les comprend, on peut transformer ses peintures et retrouver la richesse des pigments.
Alors, plongeons dans le monde des couleurs pour voir comment les raviver et leur rendre tout leur éclat !
L’eau : trop ou pas assez
L’aquarelle, c’est une histoire d’eau. Trop d’eau et les pigments se diluent au point de disparaître. Pas assez, et la peinture devient épaisse, rigide, perdant la transparence qui fait tout le charme de l’aquarelle.
J’ai longtemps eu ce problème, notamment en utilisant du papier bas de gamme qui ne retenait pas bien l’humidité. J’aimais beaucoup peindre dans des petits carnets (d’pù le nom de ce site ;)) mais le problème c’est que le papier est souvent trop fin ou trop lisse.
Par contre, une fois que j’ai testé du vrai papier aquarelle de bonne qualité, j’ai immédiatement vu la différence : mes couleurs restaient vibrantes, au lieu d’être aspirées par un support trop poreux. Et le meilleur pour la fin ? Le papier 100% coton, notamment celui de la marque Arches : les couleurs sont beaucoup plus vibrantes et prennent un éclat complètement différent !
L’astuce ? Tester différentes quantités d’eau et s’assurer d’utiliser un papier de qualité qui permet aux pigments de briller.
Si vous avez encore du mal à gérer l’eau à l’aquarelle, vous pouvez lire cet article : Apprendre à bien doser l’eau
Le piège des mélanges excessifs
Même si je préconise toujours de faire des mélanges et d’avoir une palette réduite, il est important de comprendre comment fonctionnent les couleurs et comment les mélanger.
C’est tentant de mélanger plusieurs couleurs pour obtenir une nuance subtile, mais trop de mélanges tuent la couleur ! Si vous ajoutez trop de pigments différents, vous obtenez rapidement une teinte grisâtre ou marron indéfinissable.
Le mieux est de se limiter à deux ou trois couleurs par mélange et de faire un test à côté sur un bout de papier avant de l’appliquer sur la peinture.
Pensez également à éviter de mélanger des couleurs complémentaires (à l’opposé sur le cercle chromatique) si vous souhaitez garder des couleurs lumineuses.
Pour bien appréhender les mélanges à l’aquarelle, je vous conseille de commencer par faire un cercle chromatique.
La qualité des pigments : un critère essentiel
Comme à peu près tout le monde, j’ai commencé l’aquarelle avec une petite palette pas très cher, et avec plein de couleurs différentes. Ah comme j’étais fière de ma palette ! Je pensais que plus il y avait de couleurs, et plus je pourrais peindre de beaux sujets.
Quelle ne fut ma déception de constater que mes couleurs n’avaient rien à voir avec celles d’autres artistes ! Elles manquaient de profondeur, de vivacité.
C’est là que j’ai découvert que toutes les peintures ne se valent pas : certaines sont trop chargées en liant et en charges, avec peu de pigments purs.
Résultat ? Un rendu fade. Si vous voulez des couleurs éclatantes, privilégiez des aquarelles de qualité avec un bon taux de pigments.
Et surtout, privilégiez les couleurs transparentes, qui gardent la luminosité du papier.
Le choix du papier : un détail qui change tout
J’en ai déjà parlé et je continuerai à en parler, car c’est LA clé fondamentale à l’aquarelle 🙂
Le papier est souvent sous-estimé, et pourtant… il peut littéralement gâcher ou sublimer une aquarelle !
Un papier trop fin absorbe mal les pigments et donne un aspect terne aux couleurs. J’ai eu ce souci avec des carnets de croquis standards : mes couleurs perdaient leur éclat en séchant.
En passant sur du papier aquarelle 100 % coton, tout a changé. Les couleurs restent plus intenses, la transparence est préservée et on a plus de contrôle sur l’humidité.
Pour tout savoir sur le choix du papier, c’est par ici : bien choisir son papier aquarelle.
Patience : laissez sécher entre les couches
On a souvent envie d’accélérer le processus, de superposer les couleurs rapidement, mais c’est un piège !
Si vous peignez sur une couche encore humide, les pigments se mélangent de manière incontrôlée, créant des tons grisâtres. J’ai souvent gâché des ciels en voulant ajouter des nuages trop tôt, créant une bouillie informe au lieu d’un beau dégradé.
La solution ? Attendre que la première couche soit bien sèche avant d’en ajouter une autre, ou utiliser un sèche-cheveux en mode doux pour accélérer le processus.
L’eau propre : un détail qui change tout
Cela peut sembler anodin, mais peindre avec une eau sale ternit les couleurs. J’ai mis du temps à comprendre pourquoi mes jaunes perdaient leur éclat, jusqu’à ce que je réalise que mon eau était trouble après avoir rincé mon pinceau plusieurs fois.
Maintenant, j’utilise deux pots d’eau : un pour rincer, un autre pour prélever de l’eau propre. Ce petit changement a suffi à améliorer la pureté de mes teintes.
Autre possibilité : utiliser un pot d’eau pour les couleurs chaudes et un autre pour les couleurs froides.
Le rinçage du pinceau : une étape cruciale
Un pinceau mal rincé transporte des pigments d’une couleur à l’autre, modifiant subtilement les teintes et les rendant moins lumineuses.
Il suffit que vous ayez des résidus de rose sur votre pinceau et votre jaune prendra des teintes orangées. Pire, si vous commencez par du bleu, difficile de prélever ensuite du jaune sans qu’il ne devienne vert !
Aussi, prenez soin de bien rincer le pinceau et de l’essuyer légèrement sur un chiffon propre avant de changer de couleur.
L’ordre des couleurs : commencez par les plus claires
Cela nous emmène logiquement au point suivant : commencez par les couleurs les plus claires !
Les jaunes et autres couleurs claires se salissent facilement. J’ai souvent ruiné un beau jaune citron en y ajoutant par inadvertance une pointe de bleu qui traînait encore dans mon pinceau. Même quand on le rince plusieurs fois, il peut rester des petits résidus sur le pinceau, surtout quand on utilise des couleurs aussi fortes que le bleu.
Maintenant, je commence toujours par les couleurs les plus claires avant d’ajouter les plus foncées. Cela me permet de garder la fraîcheur des tons lumineux et d’éviter les mélanges involontaires.
Ne frottez pas trop votre papier !
Plus on frotte, plus on endommage la surface du papier, ce qui crée des textures indésirables et ternit les couleurs.
Aujourd’hui, je pose la couleur et je la laisse travailler seule, en utilisant la technique du « mouillé sur mouillé » pour obtenir des dégradés doux, sans insister excessivement.
Si vous appliquez ces conseils, vos couleurs vont rapidement gagner en éclat et en pureté. Avez-vous déjà rencontré ce problème ? Quelle astuce allez-vous essayer en premier ?
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